Galerie des Plantes et des Pollinisateurs

Aperçu et traits saillants

Les musées du Canada protègent et préservent des collections de plantes et d’insectes, ainsi que les données qui les accompagnent, pour aider les scientifiques à déterminer les préférences en matière d’habitat et les changements dans la répartition et la diversité des espèces au fil du temps. Les spécimens servent donc à déterminer si une espèce est en voie de disparition.

La Galerie des plantes et des pollinisateurs est constituée de pages consacrées à chaque espèce et qui présentent des photos du spécimen muséal et des photos de l’organisme dans son habitat naturel. Consultez la Galerie principle pour voir toutes les espèces ou faites une Recherche avancée pour dépister des types d’espèce particuliers. L’accent est mis sur les espèces en voie de disparition vivant dans les environs :

Plantes et pollinisateurs en voie de disparition au Canada

Abronie à petites fleurs

L’abronie à petites fleurs fait partie de la famille des belles de nuit, nommée ainsi car les fleurs s’ouvrent généralement en fin d’après midi. Plante de courte durée, ses graines restent dormante dans le sol jusqu’à ce que les conditions printanières soient bonnes, la germination ayant lieu lorsque le taux d’humidité est assez élevé assez longtemps. On n’a pas établi ses pollinisateurs, mais le blanc et la forme tubulaire des fleurs et le moment d’épanouissement favoriseraient la fréquentation par les papillons nocturnes.

Amiral de Weidemeyer

Rare, l’amiral de Weidemeyer vit le long de la rivière Milk dans le sud de l’Alberta. Ce papillon se nourrit principalement de la sève de peupliers et de saules. Des plantes exotiques comme l’olivier de Bohême (Elaeagnus angustifolia) et le tamaris (Tamarix) envahissent son habitat.

Arabette mince

Cette plante rare pousse généralement en petits ilots de 7 à 12 plants. Elle est menacée par la perte de son habitat à la suite des activités humaines, notamment dans les secteurs industriel, agricole et d’expansion urbaine. La population et la morphologie souvent varient considérablement d’une année à l’autre sans que l’on en connaisse très bien la cause. Les pollinisateurs n’ont pas été beaucoup étudiés.

Aster soyeux

L’une des plantes les plus rares des Prairies canadiennes, l’aster soyeux pousse dans la prairie d’herbes hautes et les savanes de chênes à gros fruits. Elle est menacée par la perte de son habitat à la suite de l’extraction de sable et de gravier, de la dissémination d’espèces envahissantes et de la construction immobilière. Elle est pollinisée par une variété d’insectes, principalement les bourdons, les bombyles et les halictes. De petits charançons pondent leurs œufs dans les capitules et consomment les graines.

Cryptanthe minuscule

Rare, la cryptanthe minuscule ne se trouve que dans quatre endroits (Alberta et Saskatchewan). On estime qu’il existe moins de 100 plants au Canada. Le nombre diminue en raison de la transformation de la prairie mixte en milieux agricole et urbain. Les pollinisateurs ne sont pas bien connus, mais on a observé une variété de mouches, d’abeilles et de papillons fréquentant d’autres espèces de cryptanthe, à fleurs plus grandes.

Cypripède blanc

L’agréable parfum de cette espèce attire les petites abeilles solitaires. L’abeille pénètre à l’intérieur de la fleur, mais n’y trouve pas de nectar en guise de récompense. Prise dans le « sabot », elle ne peut n’en sortir qu’à l’arrière. Ce faisant, du pollen adhère à son dos, puis sera transmis à une autre plante. Cette orchidée en voie de disparition pousse dans la prairie humide du sud du Manitoba et de l’Ontario, et du nord-est des États-Unis.

Hespérie du Dakota

Cette espèce menacée vit uniquement en régions herbagères qui lui fournissent les plantes sauvages dont elle a besoin. Les chenilles se nourrissent de brome comme le schizachyrium à balais (Schizachyrium scoparium), alors que l’adulte se nourrit du nectar de plantes en floraison au début de l’été. En l’absence d’eau, l’adulte meurt en quelques heures.

Dalée velue

La dalée velue pousse dans les dunes de sable partiellement stabilisées, dispersées dans la prairie. Elle tient son nom des poils soyeux recouvrant les feuilles et les tiges, lui donnant une allure grisâtre. Un lot d’abeilles et de guêpes inhabituelles nichant au sol et dont l’habitat est sablonneux la fréquentent. Punaises embusquées et araignées-crabes se dissimulent dans les fleurs pour surprendre les nombreux pollinisateurs.

Gérardie de Gattinger

La gérardie de Gattinger se nourrit partiellement d’autres plants grâce à des haustoria (racines suçoirs) qui pénètrent les racines du plant hôte, habituellement d’autres plantes à fleurs. Rare, l’espèce est protégée au Canada en raison de la perte de son habitat ou de l’empiètement de l’habitat par l’homme. Pour germer, ses graines doivent être à proximité des racines de plantes hôtes.

Gérardie rude

Hémiparasite, la gérardie rude se nourrit partiellement à partir d’autres plants grâce à des haustoria (racines suçoirs) qui l’unissent au plant hôte. Son habitat a été transformé en terres agricoles et en pâturages. Les graines sont dispersées par le vent ou parfois adhèrent aux pattes des oiseaux et d’autres animaux.

Héliotin d’Aweme

Au Canada, les noctuelles de cette espèce en voie de disparition ne constituent que deux populations. Elles vivent sur des dunes de sable actives, se nourrissant de l’hélianthe des prairies (Helianthus petiolaris), leur plante hôte, et elles sont menacées principalement par la stabilisation des dunes.

Dalée velue

Oxytrope patte-de-lièvre

L’oxytrope patte-de-lièvre est rare, sa zone de croissance dans les collines et les chaînons du sud-ouest de l’Alberta étant très limitée. Les activités d’extraction de gravier dans son habitat sont la plus grande menace à sa survie. Le plant est toxique et le broutage sur une longue période parfois peut être nocif. Ses pollinisateurs ne sont pas bien connus, mais on a observé la fréquentation d’autres espèces d’oxytropes par des papillons (nocturnes et diurnes), des abeilles, des mouches et des guêpes.

Héliotin blanc satiné

La seule population répertoriée de cette espèce en voie de disparition au Canada se retrouve au Manitoba. Active tant le jour que la nuit, ce papillon nocturne habite les rares dunes de sable. On connaît peu sa biologie, mais il fréquente peut-être les plantes à fleurs blanchâtres.

Héliotin d’Aweme

Hespérie de Poweshiek

Au Canada, cette espèce vit seulement dans ce qui reste de la prairie d’herbes hautes du Manitoba. Incapables de dispersion sur de grandes distances, les adultes se nourrissent du nectar de pas moins de 19 espèces de plantes sauvages, dont la marguerite jaune (Rudbeckia hirta). Les chenilles se nourrissent de laîche.

Hespérie du Dakota

Hespérie ottoé

Cette espèce est rarement aperçue au Canada en raison de l’importante perte de la prairie mixte sablonneuse. L’adulte ne vit que trois semaines, au milieu de l’été. La femelle pond ses œufs sur les feuilles de plantes sauvages que les chenilles consommeront.

Iris du Missouri

L’iris du Missouri est le seul iris indigène de l’Alberta. Rare, son habitat est facilement perturbé par les humains. Le plant se reproduit par pollinisation et se répand aussi par croissance du rhizome. On a peu de connaissances sur les pollinisateurs en Alberta, mais l’iris est probablement pollinisé par les colibris et les abeilles. Le plant a servi comme agent médicinal et pour faire de la corde à filets et à autres usages.

Le monarque

Le monarque entreprend chaque année une migration à deux sens, volant à des milliers de kilomètres du Canada pour passer l’hiver en Californie ou au Mexique. Les chenilles consomment des asclépiades et emmagasinent des toxines; leurs couleurs vives avertissent les prédateurs qu’elles sont venimeuses. Le monarque est menacé par la disparition des asclépiades.

Mormon

Le mormon est en voie de disparition au Canada. Il se rencontre seulement en régions herbagères sèches et érodées. Il se nourrit d’ériogone (Eriogonum) et d’éricaméria (Ericameria nauseosus), relativement peu communes au Canada.

Noctuelle jaune pâle des dunes

La noctuelle jaune pale des dunes vit dans les dunes et les baissières sablonneuses des Prairies. Les chenilles passent l’hiver dans le sol, se transformant en adulte au printemps. L’adulte se nourrit la nuit, probablement de plantes à fleurs blanchâtres comme l’onagre (Oenothera nuttallii).

Hespérie ottoé

Oxytrope patte-de-lièvre

Noctuelle jaune pâle des dunes

Platanthère blanchâtre de l’Ouest

La forte odeur vanille et les fleurs blanches de l’orchidée attirent les pollinisateurs de nuit, notamment le sphinx. Lorsque le papillon nocturne lape le nectar avec sa grande langue, de petits sacs de pollen adhèrent à sa tête, puis sont déposés sur d’autres fleurs. Cette orchidée inscrite à la liste nationale des espèces en voie de disparition pousse seulement dans les prés humides et les sites riches en calcium des prairies du centre-ouest des États-Unis et du sud du Canada. La plus grande population au monde est au Manitoba.

Hespérie de Poweshiek

Verge d’or de Riddell

La verge d’or de Riddell fournit le pollen à une grande variété d’insectes (mouches, papillons nocturnes et diurnes, abeilles et guêpes, entre autres). La perte de son habitat à la suite de la conversion de la prairie en terre agricole ou en zone urbanisée explique son déclin. L’espèce est sensible aussi aux changements du taux d’humidité issus des projets d’assèchement. Elle se reproduit grâce à des turions ou par la dispersion de ses fruits par le vent.

Gérardie rude

Abronie à petites fleurs

Arabette mince

Cypripède blanc

Yucca glauque

La survie de cette plante à feuilles persistantes en aiguille longue, et du papillon du yucca, son pollinisateur, dépend mutuellement l’un de l’autre. La femelle du papillon nocturne systématiquement cueille le pollen des fleurs d’un plant et le transfère à celles d’un autre, assurant un assez grand nombre de graines pour l’alimentation des chenilles et la reproduction du plant. La perte d’habitat, la consommation des fleurs par les herbivores et le petit nombre de papillons du yucca menacent les populations. Diverses parties du plant ont servi comme aliment, à la fabrication de savon et à d’autres fins.

Teigne du yucca

Au Canada, la teigne du yucca se rencontre seulement en Alberta. Ce papillon nocturne pond ses œufs dans les ovaires de la fleur de yucca, puis recueille le pollen et le transfère d’une fleur à l’autre. C’est ainsi que suffisamment de graines sont produites pour subvenir au besoin alimentaire des larves et pour assurer la reproduction des plants.

Cryptanthe minuscule

Tradescantie de l’Ouest

Seul commélinacée indigène de l’Ouest canadien, la tradescantie de l’Ouest est une espèce protégée à l’échelle nationale. Rompues, les tiges sécrètent une substance collante qui forme des fils une fois durcie, comme une toile d’araignée, d’où le nom commun anglais (spiderwort). Les racines, charnues, ont pu être servies comme légumes cuits par les Premiers peuples. Le printemps pluvieux favorise la population annuelle. La perte d’habitat et la stabilisation des dunes de sable sont les principaux facteurs du déclin de sa population.